L’Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp en résidence du 29 mai au 2 juin 2021
Fondé en 2006 par Vincent Bertholet (Hyperculte), l’Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp est un projet d’envergure. Conçu comme un véritable orchestre, la taille de l’ensemble a varié au fil du temps. Désormais avec 12 membres, 14 dans le passé ou 6 au départ, l’ensemble a parcouru les scènes d’Europe pour démontrer que la formule «plus on est de fous» n’a jamais été aussi vraie que sur scène.
Que ce soit dans des festivals prestigieux (Paléo Festival de Nyon, Fusion Festival, Incubate, Womad, Bad Bonn Kilbi, Jazz à la Vilette) ou sur les quatre albums sortis depuis son lancement, l’Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp (qui tient son nom en hommage aux groupes traditionnels africains (L’Orchestre Tout Puissant Konono, l’Orchestre Tout Puissant Polyrytmo…) et à l’une des plus grandes figures de l’art du XXe siècle) montre une incroyable fluidité. Le groupe embrasse les formes de ses musiciens tout en les poussant à leurs limites. S’en dégage un son organique puissant, expérimental, instable et vivant.
On retrouve ces caractéristiques sur We’re OK. But we’re lost anyway, cinquième opus du groupe. Construit autour de douze musiciens, extirpés de leur biotope respectif, il développe une musicalité répétitive qui, déployée par vagues successives, crée une sensation de transe. Mêlant free jazz, post punk, high-life, fanfare, envolées symphoniques et kraut rock, leur son dépasse les frontières du genre. Transcendantale, presque ritualiste, la musique s’empare de paroles puissantes, déclamées avec rage contre un monde qui s’effondre. Adorciste, hypnotique et post-syncratique, l’Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp, loin du manifeste de Tzara, se situe quelque part entre les psaumes phonétiques d’Hugo Ball, un cortège soufi qui se transforme en rituel vaudou, mais toujours avec une précision propre à la monomanie d’un asperger.
Cinquième album à paraître en juillet 2021 sur Les Disques Bongo Joe
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