Une multitude d’ateliers et d’espaces de création
L’Usine héberge la Makhno, bar et salle de concerts, le ZOO, salle de musiques électroniques et de vjing, le cinéma d’Art et d’Essai Le Spoutnik, le Théâtre de l’Usine (TU), le Studio des Forces Motrices, le studio Coffre-fort, le label Bru(i)t, l’atelier de sérigraphie Crache-papier, l’atelier d’Archicouture (couture et architecture), l’atelier de coiffure le Cheveu sur la soupe, le studio photo Azzuro Matto, le label Urgence Disk, également magasin de disque, l’atelier d’impression Reklam, Radio Usine la bien nommée, sans oublier des locaux de répétition.
L’Usine est l’un des plus grands centres culturels autogérés d’Europe. C’est aussi une association regroupant 18 collectifs et associations, qui a établi son siège dans l’ancienne usine genevoise de dégrossissage d’or, attribuée par la ville en 1989 .
Née de l’impérieux désir d’envoyer valser les dogmes régissant la société de consommation, l’Usine, anciennement prénommée Etat d’Urgence, s’est forgée autour d’une seule et même vocation : « foutre le zbeul ». Au sens littéral et figuré du terme, elle reste aujourd’hui la même dans toute sa radicalité : s’épanouir, autre part que dans les mécanismes bien huilés de l’économie jamais rassasiée. En d’autres termes : insuffler un shoot d’imaginaire dans une société desséchée par le délitement des liens, la précarisation rampante et le consumérisme tout à l’égout. En deux mots : faire communauté.
Espace autogéré de libre expression artistique, non-lucratif et anti-mercantile, l’Usine demeure avant tout un laboratoire humain dans lequel d’autres modes de vies s’expérimentent, hors des sentiers battus et dans la pure lignée des squats qui ont jadis peuplé Genève.
Toujours à contre-sens du formalisme de la culture institutionnelle, du formol des galeries ou des profits des marchands de divertissements, elle incarne cette pépinière où les causes et les prismes se façonnent à mesure que les créations artistiques et littéraires, les performances et les fêtes y défilent.
Cette démarche, incomprise, taxée d’utopisme, de dilettantisme ou voir de subversion, continue miraculeusement à faire tâche.
Une belle et visqueuse tâche qui contraste avec le monochrome urbain du centre-ville où elle prend place, à deux pas du quartier des banques